Ni à l’Onu ni à l’Ua…

Publié le par Vitalp

Il n’était ni à l’Assemblée générale de l’Onu en octobre 2009 ni au sommet de l’Uni­on Africaine fin janvier 2010. Yayi déjà blasé des messes internationales dont il raffolait pourtant à ses débuts au pouvoir ? À se demander ce qui est advenu de la phraséologie abondante autour du fameux rayonnement diplomatique du Bénin. Vaine, la centaine de milliards engloutis dans les périples internationaux du chef de l’Etat en début de mandat ? Il fallait vendre partout où besoin les mérites du Changement à la béninoise.

Le bout par lequel l’Afrique devrait atteindre enfin la croissance à deux chiffres, moderniser son agriculture, industrialiser ses campagnes et éradiquer la pauvreté à travers l’octroi de micro-finance aux plus pauvres. On le voyait vraiment partout, pistant des filons porteurs nous disait-on. Tantôt ramassant des sacs de riz chez un sultan du golfe persique, tantôt à la poursuite d’un richissime malaisien capable de transformer toute broussaille en palmeraie florissante, tantôt en opération de séduction dans des chancelleries européennes et nord américaines, tantôt distribuant des jetons de présence à des Béninois à l’extérieur pressentis pour porter haut le flambeau de l’émergence.
Personne ne parierait sur un séjour continu du docteur-président sur le sol béninois durant une semaine d’affiler au lendemain de sa prestation de serment en avril 2006. Il n’a même pas rangé sa redingote de prise de service avant de s’envoler pour le Nigeria au nom de la coprospérité. Les périples se sont enchaînés par la suite à un rythme effréné. On pensait pouvoir battre des pics exceptionnels avec l’acquisition d’un avion présidentiel. Mais comme tout bon projet pensé et mis en route par les émergents, l’appareil n’a jamais fait mieux qu’un vol d’essai qui aurait pu mal tourner pour le chef de l’Etat. Heureusement que ce dernier s’est trouvé une autre manière de « survoler » les problèmes de ses compatriotes : les ballades en hélicoptère. La trouvaille a le mérite d’atténuer l’irritation des Béninois face à la saignée du trésor public à chaque voyage présidentiel mais également de donner une impulsion supplémentaire à la pré campagne sauvage. En fait, sans rempilage plus de sommet de chefs d’Etat et de visites d’Etat.
Le guide libyen aura manqué le soutien de Yayi dans sa quête de rester un an de plus à la présidence en exercice de l’Ua. Ce qui amène à se conjecturer sur l’idylle supposée entre les deux hommes présentés par la propagande émergente, en marge de l’organisation du sommet de la Cen-Sad en 2008, comme la chance du siècle pour le Bénin. Des pétrodinars devraient être convertis en machine agricole, en appareil de communication, en parking informatique composé de près de 5.000 micro-ordinateurs pour le campus universitaire d’Abomey-Calavi. Une embellie annoncée qui contraste avec les faux bonds du régime de Cotonou à propos des grandes messes à Tripoli ; frôlant à chaque fois le crime de lèse-guide. Et pourtant, on ne peut pas dire que l’agenda interne du docteur-président, particulièrement chargé en cette fin de janvier 2010 qui justifierait qu’il n’apporte pas assistance à son prétendu ami Kadhafi. À la Marina , on a considéré que la convention des uni­onistes prévue au palais des sports de Kouhounou les 30 et 31 janvier 2010 valait bien un lâchage du guide bienfaiteur. Le déclin diplomatique qu’on cache mal aux Béninois crève l’œil. Comme ils étaient partis en avril 2006, en posture de donneur de leçons d’émergence à tous les autres gouvernements de l’Afrique, on se doutait bien que les émergents de Cotonou allaient finir par s’isoler. Au bout du compte, le chef de la diplomatie en est réduit à régler les problèmes sociaux au sein de son ministère et à consacrer la faible marge de manœuvre qui lui reste à quémander tables et accessoires de bureau pour ses collaborateurs auprès des diplomates accrédités au Bénin.
Le rayonnement diplomatique ne fait pas bon ménage avec le clairon…

Arimi Choubadé
http://arimi.freehostia.com

Publié dans Décryptage

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