Après le rejet du 4ème rapport du Président de l’Assemblée nationale:Les implications politiques pour Yayi Boni

Publié le par Vitalp

Les députés de la mouvance se sont associés à leurs collègues de l’opposition pour rejeter le jeudi 12 novembre 2009, un autre rapport d’activités du président de l’Assemblée nationale. Un signal fort qui annonce de fait l’issue des prochains dossiers du gouvernement au Parlement et au finish ce qui pourrait se passer en 2011. L’ambiance et surtout ce qui pourrait se passer en 2011 se dessinent déjà.

En dehors des succès évidents des tractations au niveau de l’Alliance ‘’Uni­on fait la Nation’’ pour mieux organiser l’opposition, un autre front vient d’être ouvert contre le président Yayi Boni dans sa propre mouvance. A environ 15 mois des législatives et présidentielles couplées, au moins 09 députés Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) commencent déjà par jouer à visage découvert contre les intérêts du groupe. Les conséquences d’une telle situation sont de plusieurs ordres. D’abord, c’est l’ambiance désormais au sein du bureau de Mathurin Nago qui risque d’être très viciée. Parce qu’à l’issue du vote controversée du jeudi dernier, le président du Parlement vient d’être réduit en minorité. C’est en tout quatre députés contre lui dans le bureau. Il ne pourra plus vraiment compter sur son premier vice président André Dassoundo qui tend désormais à rejoindre la vague de ses opposants comme le premier questeur Sacca Fikara, le deuxième vice président Antoine Dayori et le premier secrétaire parlementaire Joachim Dahissiho. Encore qu’il sera très difficile au professeur Mathurin Nago d’être sûr du choix qu’opérera la deuxième secrétaire parlementaire Amissétou Affo Djobo accusée à tort ou à raison d’être déjà en bonne intelligence avec la troupe d’Abdoulaye Bio Tchané. Il ne reste visiblement que le deuxième questeur Djibril Mama Débourou dont-on n’est sûr de rien. Ensuite, on peut déjà dire que la mouvance qui vient de prendre un coup dur avec le rejet dans ces conditions du quatrième rapport d’activités du président Mathurin Nago, est plus que jamais déséquilibrée. C’est, qu’on le veuille ou non, sa descente aux enfers qu’elle vient ainsi d’amorcé. Et la voie semble désormais ouverte à toutes les autres dérives. Parce qu’en dehors des 09 députés du groupe parlementaire ‘’Sursaut patriotique’’ qui ont manifesté leur mécontentement jeudi passé par un vote contre les intérêts du chef de l’Etat à l’Assemblée nationale, il reste bien d’autres tapis dans l’ombre qui manquent pour le moment de courage pour s’exprimer. Ils attendent certainement une situation du genre pour rompre les amarres. Il suffit d’un autre mouvement du genre pour qu’ils se décident.

Des conséquences énormes pour Yayi Boni
Si 2011 risque d’être difficile à gérer, il faut déjà soupçonner un black out sur certains grands dossiers du gouvernement au parlement. Le premier pourrait concerner le budget général de l’Etat gestion 2010. Surtout que les efforts du président Mathurin Nago pour décongestionner l’ambiance trop tendue sont vains. Pour certains, c’est plutôt lui qui complique l’existence au chef de l’Etat pour n’avoir pas su user de la diplomatie parlementaire pour sauver les meubles. Outre le fait que l’image de marque de l’institution qui a reçu un sérieux coup sous son mandat, ses collègues de la mouvance semblent déjà trop frustrés. Parce qu’ils ne sont pas logés à la même enseigne dans cette mouvance en panne. Jusque-là, nombre d’entre les mouvances n’entendent plus jouer les seconds rôles. Ils veulent être ministres ou souhaitent proposer des militants pour le gouvernement. Et au moment où le remaniement tarde à venir, le président de l’Assemblée nationale qui aurait pu être leur porte-parole au près du chef de l’Etat semble être trop faible pour jouer ce rôle que les autres attendent de lui. Parce qu’en tant que deuxième personnalité de l’Etat, son audience devrait lui permettre de s’interposer entre le chef de l’Etat et ses collègues députés. Mais c’est presque le contraire ce sont plutôt d’autres ténors de la mouvance qui jouent ce rôle et lui dictent parfois la conduite à tenir. Face à toutes ces difficultés, Mathurin Nago ne pourra visiblement pas aider le chef de l’Etat à faire passer ses dossiers. Et Dieu sait qu’ils sont très nombreux. En dehors du budget, il y a plusieurs autorisations d’accords de prêts en souffrance déjà dans les tiroirs de la Direction des services législatifs de l’Assemblée nationale.

Jean-Christophe Houngbo (Br. Ouémé/Plateau)
Journal LE MATINAL  17/11/09

Publié dans Politiques

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