Après l’exhumation du présumé corps de Dangnivo:L’accusé a quitté la brigade de gendarmerie de Cotonou

Soumis à un interrogatoire musclé pendant plus de quatre jours par les enquêteurs, le téméraire présumé assassin de Pierre Urbain Dangnivo n’a plus grand-chose à révéler. Codjo Cossi Allofa a quitté les locaux de la brigade de la gendarmerie de Cotonou où il était gardé dans le cadre de l’instruction ouverte pour faire la lumière sur la disparition du cadre du Ministère de l’Economie et des finances.

Le présumé assassin de Pierre Urbain Dangnivo aurait déjà quitté la brigade de gendarmerie de Cotonou, depuis quelques heures. Il a rejoint un autre milieu carcéral après avoir permis aux enquêteurs de mettre la main sur ses complices présumés, certains toujours aux arrêts, d’autres relâchés à l’image de Judith, son ex-conjointe. Celle-ci l’aurait vu quand les gendarmes le persécutaient pour l’amener ailleurs. Ils se sont même adressés à distance quelques mots de salutation. Les enquêtes ont-elles évolué après tout ce temps qu’il a passé à répondre aux questions des enquêteurs. En effet, ce jeudi 30 septembre, il y a une semaine, sinon presque que le guérisseur-féticheur Codjo Cossi Allofa a été sorti de sa cellule de la prison civile de Cotonou pour se mettre à la disposition de la commission d’enquête mise sur pied dans le dossier de la disparition de Pierre Urbain Dangnivo. Sa responsabilité dans cette affaire était à l’ordre du jour et les enquêteurs qui ont eu des informations à ce sujet sont allés trop vite. Très tôt mis en examen, le suspect n’aurait pas reconnu les faits. Mais à force de le rudoyer et de le soumettre à un interrogatoire de feu roulant, son rôle dans la disparition de l’homme commence par être établi. Selon des sources proches du dossier, Codjo Cossi Allofa a mis du temps avant d’avouer les faits. Est-ce sous pression ? Ou s’agit-il d’un aveu volontariste ? Le seul élément qui est mis à sa charge, c’est qu’on a retrouvé un corps inhumé à l’arrière-cour de sa concession. Même s’il reconnaît que c’est celui de Pierre Urbain Dangnivo, l’opinion publique croit plutôt à une manœuvre de diversion. Elle en est convaincue parce que les déclarations contradictoires et très peu mesurées entre le Procureur de la République et le Ministre de la Justice, sont éloquentes. Le Procureur s’est empressé de contredire ses patrons en affirmant qu’il s’agit du corps de Pierre Urbain Dangnivo, alors que ceux-ci, à commencer par le Président de la République, voulaient s’en remettre aux résultats d’un médecin légiste. Cette précipitation a forgé une opinion plus que jamais méfiante sur les développements du dossier et les initiatives prises par le régime pour élucider le dossier.

Des curieux arrêtés chez le féticheur

Sans surprise, le domicile du présumé assassin de Pierre Urbain Dangnivo est devenu la plus grande attraction suite à l’exhumation d’un corps à l’arrière-cour de sa chambre à Womey, commune d’Abomey-Calavi. Mais actuellement, il ne fait pas bon de s’y rendre sous prétexte d’aller voir l’endroit où le corps a été exhumé. Hier, certains curieux en ont fait les frais. Spectateurs de circonstance sur les lieux, ils ont été surpris autour de la fosse par les gendarmes envoyés pour monter la garde à la fin de la matinée. Selon des témoins, quatre à six personnes ont été arrêtées et conduites à la brigade de gendarmerie de la commune. Or, tout au long de la matinée, les premiers curieux n’ont pu être inquiétés. Après avoir laissé les lieux sans un dispositif de sécurité le mardi dernier, les autorités ont décidé de le faire. Hier, jusqu’à la tombée de la nuit quatre agents de la gendarmerie ont été positionnés au domicile du présumé assassin.

Géante manifestation en préparation

Une action se prépare du côté de la Société civile, des Syndicats et surtout de la famille Dangnivo. On se demande déjà ce que les jours à venir nous réservent. Après avoir tenu un discours qui consistait à réclamer le corps de Pierre Urbain Dangnivo vivant, les défenseurs des intérêts du disparu veulent changer de stratégie. L’exhumation d’un corps difficile à identifier à celui du cadre du ministère des Finances a déclenché un autre état d’esprit. Pour les parents, les membres de la Société civile et les syndicalistes, il vaut mieux connaître maintenant la vérité. Ils estiment qu’il y a trop d’incohérences dans le dossier. Ils se préparent à mener une action commune.

FN