Recours à l’expertise française dans l’affaire Dangnivo:Les syndicalistes sceptiques

Publié le par Vitalp

Dans le souci de mieux identifier le présumé corps de Urbain Pierre Dangnivo, le chef de l’Etat a juste après l’exhumation, sollicité l’expertise française. Seulement, l’initiative intrigue des responsables syndicaux, et les laisse sceptiques quant à la transparence des opérations.


« Sur quelle base technique et au nom de quoi, le chef de l’Etat parmi cette horde d’ambassadeurs accrédités au Bénin, a choisi de faire appel uniquement à celui de la France pour l’épauler dans la poursuite des enquêtes relatives à la disparition de Pierre Urbain Dangnivo ?

Et pendant qu’il demandait ce renfort, par quelle alchimie son ministre de la justice, de la législation et des droits de l’homme, Grégoire Akofodji et le procureur général ont déjà su que le cadavre exhumé est celui du disparu ? ainsi, s’exprimait face à la presse, le Secrétaire général de la Cstb, Paul Essè Iko, quelques heures après l’exhumation du présumé corps de Dangnivo. Il exige alors du gouvernement, plus de clarté sur la portée de sa décision visant l’implication de la France dans ce dossier à multiples variantes. Se basant sur l’exemple de la Côte d’Ivoire, du Burkina-Faso et autres pays dont la paix a été menacée ou continue de l’être, ce leader syndical conclut que l’ingérence de la France dans leurs affaires politiques, est la cause des troubles créés en leur sein avec les conséquences que tout le monde connaît aujourd’hui. Même son de cloche chez Adam Taofic, membre du bureau exécutif national de la Cgtb, qui en l’espèce, craint le pire pour le Bénin. De leur côté les travailleurs du ministère de l’économie et des finances, lors de leur traditionnel sit-in hebdomadaire entrepris depuis plusieurs semaines, ont en effet fustigé mardi dernier, l’attitude des autorités politico-administratives dans la gestion de cette affaire. Ainsi, par la voix du Secrétaire général du Syntracef, Laurent Mêtognon, ils expriment des doutes sur l’identification du corps exhumé le lundi 27 septembre dernier à Womey, dans la commune d’Abomey-Calavi. Pour eux, inutile de faire des options qui seront lourdes de conséquences. « Seuls ceux qui ont enlevé Dangnivo peuvent savoir où il se trouve et le Gouvernement devra répondre du crime du moment où sans faire l’autopsie du fameux corps, le procureur général sous ses ordres, s’est empressée de lancer un communiqué de presse, présentant ses condoléances à la famille éplorée », s’indigne Laurent Metognon. A travers ces différentes réactions, on se rend compte que ces travailleurs n’entendent pas jouer au sapeur pompier devant le pire qui se trame. Le mieux, selon certaines personnes qui suivent l’évolution du dossier, c’est de tout faire pour dissocier l’affaire du politique. D’autres par contre estiment qu’il va falloir de part et d’autre savoir raison garder, afin de ne pas raviver la tension sociale qui semble monter d’un cran. Deux alternatives qui malheureusement n’arrangent pas la famille du disparu désormais partagée entre doute et désespoir. Affaire à suivre.

A.F

Publié dans Societe

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