Menée pas le bout du nez

Publié le par Vitalp

L’Ige n’est pas à la bourse du travail. Un caprice de prince ? La République n’y tirera que des ennuis supplémentaires. Confortation de la détestable image de l’émotivité au sommet de l’Etat. Crise d’urticaire sur le front social. Gouvernance de vindicte, de colère pathologique, de règlements de compte, de scandales étouffés. Les émergents l’appellent la vision du chef. Du pain béni pour les écorchés vifs de la bourse du travail partisans de la ligne dure. Les bonimenteurs qui ont conseillés cette réplique grotesque au docteur-président, eux, se régalent des prébendes et autres promotions récoltées grâce à ce pourrissement sorti de leurs méninges empoisonnées par l’ambiance de grande corruption qui règne dans les allées de la Marina.

Que le chef de l’Etat prenne plaisir à harceler ces contradicteurs ! Qu’il s’emploie à rechercher les poux sur les calvities les plus avancées ! Mais que Alidou Koussey se plie aux fantasmes présidentiels au point de se folkloriser turlupine bien des esprits. Les secrétaires généraux de centrales syndicales ont la cuirasse suffisamment trempée pour résister à la furia des supers enquêteurs envoyés à leur trousse. Ce qui n’exclut pas qu’un profane des questions d’inspection des finances publiques s’autorise une réflexion sur le sujet. L’autonomie de gestion des organisations syndicales veut bien dire quelque chose. Cela signifie qu’elle échappe à la tutelle de l’Etat contrairement à la Haute autorité de l’audiovisuelle et de la communication (Haac) ou les ministères.

Le bénéfice d’une subvention publique n’équivaut pas à une renonciation d’autonomie. Des décennies que l’Etat béninois lui-même reçoit l’obole des partenaires sans que cela ne remette en cause son droit de vote à l’Onu ou ne fait du pays un territoire sous férule des donateurs. Yayi a bien fait d’ailleurs de sentir l’offense montée en lui dès que des esprits malins évoquent des pressions de présumés bailleurs de fonds à l’origine du déclenchement des vérifications autour de l’organisation du sommet de la Cen-Sad. À la Marina on ne peut ne pas savoir que les agitations de l’Ige ne donnent pas pouvoir à Yayi de sanctionner Todjinou, Kakaï Glèlè, Lokossou ou Azoua. Peut-être un caprice supplémentaire du prince qui refuse de suspendre les fameuses subventions.

Des confrères ont rappelé à juste titre la folklorisation de l’Ige au motif de pister toutes les destinations de l’argent public. Depuis l’avènement du régime du Changement couvents, chefferies traditionnelles, mosquées, paroisses ont englouti des centaines de millions de francs du contribuable sans que les bénéficiaires ne puissent exhiber le moindre document comptable sur l’utilisation de ces fonds. Et puis, si les principes de gestion orthodoxes avaient habité un seul instant la Marina, les gens se rendraient compte que rechercher la destination de subventions accordées à une structure indépendante ressemble fort à un exercice de tri d’un mélange fait d’eau chaude et d’eau froide. Le douloureux épisode de la gestion des fonds d’escorte de véhicules d’occasion a révélé aux Béninois ce que le gouvernement Yayi pense des sacro-saints principes de l’Unicité, de l’Annualité, de l’Universalité et de la non affectation en matière de comptabilité. En clair, la mission assignée à l’Ige n’est pas de contrôler la subvention (indissociable du total des ressources) mais l’ensemble des activités des structures ciblées. Si Koussey a réellement la réputation du super compétent que l’on lui prête, il aurait pu rappeler à son patron les limites réglementaires de son truc (Ige).

Cela lui évite de rejoindre le cercle des intellos « grillé » par le Changement ?

http://arimi.freehostia.com/spip.php?article553

Publié dans Décryptage

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