Cauris et anti cauris à l’offensive

Publié le par Vitalp

La politique retrouve force et couleur dans l’environnement en gestation de 2011. La fièvre s’empare des clans qui s’octroient une visibilité tumultueuse sur le terrain. Mouvance et opposition s’investissent sans ménagement dans la production de stratégies pour l’exploration et la conquête du marché électoral. C’est le printemps de la montée en régime des forces qui se côtoient et se frottent sur les colimaçons. La bataille présidentielle fait déjà mouvoir les esprits, même dans les bas- Fonds de la politique qui fourmillent de monde.

La course à la succession de Boni Yayi ouvre les portes du théâtre politique où les acteurs en transe animent et colorent les scènes selon le poids des instincts, la charge des ambitions et les humeurs qui fécondent le discours. Cauris et anti cauris rabotent les trottoirs politiques. A chacun son mode d’action. La famille de la mouvance choisit volontiers sa propre fragmentation tout en clamant bruyamment sa vocation d’aller au charbon dans l’uni­on. Mais l’Uni­on pour la majorité présidentielle plurielle (Umpp) observe en spectateur la prolifération de partis qui beuglent au nom de Yayi et vomissent les incantations de soutien au régime du changement. Dans le Plateau, à Abomey Calavi, à Savalou et dans d’autres localités, les proches du pouvoir dilatent des rivalités politiques que masquent maladroitement les chants des soutiens indéfectibles au chef de l’Etat. L’apparente communi­on autour de Boni Yayi permet d’entretenir les faux semblants. Les piques servies à l’opposition à l’occasion des démonstrations anti G et F envoient des signaux et des preuves de l’appartenance à la mouvance. La politique chez les Yayistes se développe selon une doctrine de balkanisation associée à la théorie d’une uni­on asservie au balbutiement. On y voit un paradoxe que les gourous du système s’échinent à balayer.
Le miroir de 2011 explose les envies simiesques dans les remorques cauris alors que G et F s’enlisent dans le procès du changement. Le style moussé au radicalisme et à un anti Yayisme viscéral nourrit l’offensive. L’opposition donne de la voix. L’engagement à parfum électoraliste se fortifie avec les effets de la crise politique et l’anéantissement des possibilités de négociation. La diabolisation du pouvoir du changement érigée en méthode agite ses semences. L’opposition G et F en nage libre dans les cours d’eau de l’alternance multiplient les chaudes plongées avec pour objectif obsessionnel 2011. L’alliance l’Uni­on fait la nation (UN), signe de la solidarité et du ciment du régiment politique anti cauri, assure la grande mobilisation. Elle panse ses divergences saignantes et affûte ses armes. Elle a appris à marcher comme les Cauris mais évite soigneusement de fondre dans l’émiettement partisan qui secoue la maison cauri. La candidature unique viendra mettre les ambitions à l’épreuve. UN démontrera si elle n’est qu’un vernis pour les G et F ou une machine construite sur une vraie unité, une solidarité à l’état pur.
La précampagne précoce meuble la politique à quelques mois de la présidentielle. Mouvance et opposition s’échauffent pour la bataille de Marina. La nation envahie par le discours électoral se résigne mais redoute les joutes endiablées de 2011.Les affres de la présidentielle creusent tous azimuts les digues de la propagande et plongent dans la spirale des attaques. Les urnes décanteront la situation. Le compte à rebours a déjà commencé.

Sulpice O. Gbaguidi
Journal FRATERNITE 11/11/09
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