Sortie médiatique de la présidente de la «Dynamique du changement» : Célestine Zanou peint en noir les trois ans de Boni Yayi

Publié le par Vitalp

La salle Baobab de l’hôtel Novotel Orisha de Cotonou a servi de cadre hier à une conférence de presse animée par Mme Célestine Zanou, présidente de la «Dynamique du changement». Pour cette fonctionnaire internationale à la carte de visite impressionnante, le Bénin a fait un grand bon en arrière à l’ère du changement au point où aujourd’hui, il est aisé de constater qu’il y a eu un net recul du sens des valeurs. A cela, s’ajoute d’ailleurs une constante menace sur les acquis de la conférence nationale et des libertés démocratiques.

Jeudi 30 juillet 2009. La salle Baobab du Novotel Orisha Hôtel de Cotonou a fait sa petite toilette pour accueillir un événement : la sortie médiatique de Mme Célestine Zanou, présidente de la «Dynamique du changement». Petit à petit, les chaises rouges apprêtées pour recevoir les journalistes et plusieurs personnalités politiques s’occupent. 30 minutes se sont déjà écoulées après 9 heures. Drapée dans une robe rouge, Mme Célestine Zanou assise devant l’assistance pouvait alors commencer sa conférence. En face d’elles, il y avait du beau monde. Séfou Fagbohoun, Léhady Soglo, Sacca Fikara, Gratien Pognon, Gaston Zossou, Ginette Goudjo (cette ancienne Directrice générale du Port autonome de Cotonou qui a forcé l’admiration pour son intégrité), Arifari Bako, le Prince Dè Sodji Abéo et plusieurs personnalités de la classe politique béninoise n’ont pas voulu se faire conter l’événement. Il était d’ailleurs de taille. Que va dire Mme Célestine Zanou ?  C’était la grande interrogation. Mais autour de 9 heures 45, chacun a été fixé.

Le sens du devoir
Dans un ton rassurant qui rappelle le courage des amazones d’Abomey, l’ancienne Directrice du cabinet civil du président Mathieu Kérékou plante le décor. Sa sortie médiatique s’inscrit dans le cadre de la célébration du 49è anniversaire de l’accession du Bénin à la souveraineté nationale et internationale. Il n’y avait pas meilleure occasion pour Mme Célestine Zanou d’évaluer la gouvernance à l’ère du changement tant souhaité par 75 % des Béninois, en un moment, de faire valoir son sens du devoir. C’était aussi l’occasion de faire un examen de conscience. Malheureusement, le constat aujourd’hui, trois ans après l’avènement du changement, est à l’échec sur tous les plans. Et le thème de la conférence « Les dérapages du Changement  face aux acquis du Renouveau Démocratique » l’illustre parfaitement. Le mois de juillet qui précède celui de l’indépendance  a été marqué, selon Mme Zannou par un grand recul en ce sens qu’il a enregistré plusieurs actes attentatoires aux libertés chèrement acquises par le peuple béninois aux prix de grands sacrifices. A titre d’illustrations, Mme Célestine Zanou a cité l’exemple de la marche des femmes du Nep-Mixalodo qui a été interdite le 18 juillet 2009, alors qu’elle a été autorisée par la mairie de Cotonou, autorité compétente ; la marche des travailleurs refusée par le ministre Armand Zizindohoué, le limogeage du président du Nep-Mixalodo de son poste après qu’il ait déclaré son opposition au régime du changement… Pour Mme Zanou, ces dérives sont inacceptables et sont symptomatiques de ce que depuis 2006, le Bénin est rentré dans une désillusion qui commence par faire peur. Le bradage des acquis de la conférence nationale, le mensonge d’Etat et bien d’autres contre valeurs sont devenues monnaie courante, a fait remarquer Mme Célestine Zanou. Pour elle, le sens de l’Etat n’existe plus, l’économie du pays est pilotée de façon désastreuse avec de nombreux scandales financiers, le traitement social inégalitaire est devenu la règle, le débat politique est biaisé et tout ceci est chapeauté par un grand recul du sens des valeurs. « L’injure, le mensonge et la mauvaise foi sont devenus la règle, en raison du manque d’arguments pour défendre les actes posés. Les valeurs, telles que la responsabilité, le respect, la dignité, l’humilité, la vérité et la solidarité sont mises à mal », a constaté Mme Zanou. A chaque étape de son développement, Mme Zanou a projeté l’image d’une bonne mère qui ne jette pas le bébé avec l’eau du bain. La preuve, elle a fait des propositions pour un véritable changement.
« Est-ce que c’est parce que le président Boni Yayi a refusé de vous promouvoir au niveau de l’Uni­on Africaine que vous tirez à boulet rouge sur lui ? », s’est interrogé quelqu’un. La réponse servie par Mme Zanou à cette question montre qu’elle ne s’est pas engagée pour ces considérations bassement matérielles, mais pour défendre les acquis de la conférence nationale.

Du soutien, même si les menaces continuent
Du soutien, Mme Zanou en a reçu avant, pendant et après sa conférence de presse. Dans sa déclaration à la presse, le président Séfou Fagbohoun a salué le courage de l’amazone de Logozohè. C’est aussi le cas de l’ancien Ambassadeur Gratien Pognon qui a rapidement constitué autour de Mme Zanou un collège d’anciens Ambassadeurs pour porter loin la réflexion. A côté de ces encouragements, la machine du dénigrement n’a pas manque de se mettre en service. Mais ce qui est réconfortant pour la conférencière, c’est qu’elle a frappé très fort puisque le Chef de l’Etat a été immédiatement sensible à son discours.

Affissou Anonrin
Journal LA PRESSE DU JOUR  31/07/09

LE RECUL DU SENS DE L’ETAT

Ma conception du sens de l’Etat
C’est l’expérience au service d’un sens élevé du service public. De façon plus précise, c’est l’association d’une partie morale et d’une partie expérience qui ne s’acquiert qu’au contact des réalités des affaires d’Etat; et la maîtrise de l’Administration avec ses rouages objectifs en est un ancrage essentiel et incontournable. Certains pays l’ont si bien compris qu’ils ont érigé un cadre spécial d’acquisition du savoir, du savoir-faire et du savoir-être nécessaires à l’accomplissement de toute haute responsabilité où ce sens de l’Etat est indispensable.
A défaut, l’expérience pratique acquise à divers niveaux pendant plusieurs années de responsabilité reste la règle. « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. » Et les connaissances sans l’expérience ne conduisent qu’à l’inefficacité. Dans le cas d’espèce, les diplômes acquis à l’Université, quel que soit leur niveau, ne peuvent remplacer le sens de l’Etat dont l’absence conduit inévitablement à des errements. Car à danser dans l’obscurité on finit toujours par casser les plats, à commencer par les siens propres.

Mon Constat
Le manque du sens de l’Etat au niveau des dirigeants actuels se traduit par :
·  L’absence d’une conscience claire de la souveraineté.
· Le choix des hommes à des postes de responsabilité est sujet au clientélisme et à l’appartenance à la même chapelle.
· Le manque de clairvoyance dans l’établissement d’une échelle des priorités de l’Etat justifie les engagements hasardeux, précipités et inconséquents.
· Le non-respect des lois et des institutions de la République.
Cas des élections locales, communales et municipales jamais conduites à terme depuis plus d’un an, ce qui n’émeut guère le garant de la constitution; caporalisation des institutions de la République sans état d’âme.

Mes propositions
· Faire le choix définitif et responsable d’une diplomatie qui force le respect.
· Responsabiliser chaque acteur de l’Administration publique, notamment les ministres et autres hauts cadres, afin de les associer aux prises de décision pour les rendre comptables de leur gestion.
· Respecter les lois et les institutions de la République afin de graver dans l’esprit des citoyens, le sens d’un Etat véritablement démocratique.
· Se comporter en véritable chef d’orchestre pour rendre effectif le leadership tant prôné.
Un adage de chez nous dit : « On ne refuse pas à un enfant de labourer le champ la nuit. Quand il aura perdu la trace des sillons, il reviendra tout seul à la maison. » Nous attendons donc le grand retour…

PILOTAGE ECONOMIQUE DESASTREUX
Ma conception du pilotage économique
C’est un mode de gestion des affaires publiques qui contribue au renforcement de la démocratie mais aussi et surtout à l’établissement de la confiance publique dans l’action et l’administration de l’Etat. Il implique:
·  la budgétisation, l’exécution et le contrôle des dépenses publiques;
· le respect des procédures administratives et financières de passation des marchés publics;
· la lutte contre la corruption;
· une utilisation optimale des ressources humaines;
· la mise en place d’un cadre d’actions.

Mon Constat
· La gestion hasardeuse des finances de l’Etat. Les OP sont passés de 10 milliards en 2006 à plus de 22 milliards en 2008; les décaissements non autorisés par l’Assemblée
Nationale en violation de toute orthodoxie financière.
· La passation des marchés gré à gré est devenue la règle, sous prétexte de prétendus travaux urgents, prioritaires et indispensables (cas des travaux de réfection du CIC et du Palais des Congrès dans le cadre de la CEN-SAD).
· Pour la lutte contre la corruption, l’échec est patent, et pour cause : la non publication des audits de gestion réalisés aux frais du contribuable, l’opacité autour des recettes issues de la gestion de l’escorte des véhicules d’occasion, la banalisation des alertes lancées par les députés sur la mauvaise gestion des ressources de l’Etat, etc.
· Un secteur privé national sacrifié ou marginalisé, quand ses acteurs ne sont pas tout simplement contraints à l’exil.
· Absence d’un Programme de Gouvernement, c’est-à-dire des objectifs clairs déclinés en actions avec des échéances et des indicateurs de performance.

Mes propositions
· Restaurer la discipline budgétaire en respectant le Parlement dans son rôle d’autorisation préalable des dépenses publiques.
· Lutter contre la corruption en faisant des choix clairs: engager un cabinet d’audit international pour faire la lumière sur le dossier CEN-SAD et faire l’option de la séparation des fonctions et des gains politiques et économiques, car derrière les sociétés adjudicataires se cachent bien de noms.
·  L’amateurisme et l’improvisation doivent faire place à une gestion planifiée et efficiente des ressources humaines et financières.
·  Au nom de la transparence, de la fin de l’impunité et de la reddition de comptes, traiter au mieux les dossiers SBEE, SONEB, Loterie Nationale du Bénin, Microcrédits, GSM et
Fonds de l’Escorte.
·  Le secteur privé doit prendre toute sa place pour un développement économique harmonieux et durable.

TRAITEMENT SOCIAL INEGALITAIRE

Ma conception de la justice sociale
Il s’agit impérativement de gérer les ressources de l’Etat au profit du peuple sans distinction de sexe, de région, de religion, ni d’appartenance politique. Le bien-être et la prospérité sont dus aux Béninois sans exiger d’eux en retour un culte de la personnalité ou une adhésion aveugle à une vision politique; c’est un principe élémentaire du développement et le fondement inhérent au pluralisme démocratique.

Mon Constat
· Des politiques sociales improvisées et à relents électoralistes sont devenues monnaie courante.
· Les Ministres et autres hauts fonctionnaires sont réduits à des microcosmes villageois, leur enlevant tout sens de l’Etat et créant des frustrations chez ceux qui n’ont pas les leurs promus.
· La région et la religion sur un tapis d’allégeance politique au chef remplacent la compétence et le mérite dans le positionnement des cadres et l’attribution des marchés publics.
· Selon le dernier rapport du Syndicat de l’Administration Centrale des Finances, l’Administration publique béninoise est politisée et régionalisée. Le dépouillement d’un sondage ayant porté sur 218 Agents montre que les critères de nomination dans l’Administration sont : l’appartenance politique suivie de l’appartenance régionale puis religieuse. Nulle part ne se trouvent la compétence et autres critères objectifs connus, tels que l’expérience, l’ancienneté et la compétence. Il y a là un véritable problème pour le rendement dans l’Administration qui conjugue désormais des frustrations, alimente des querelles interpersonnelles et qui soumettent les travailleurs à une psychose constance d’instabilité à leur poste, du fait des renouvellements fréquents de gouvernement et de la guerre ouverte aux honnêtes gens.

Mes propositions
· Libre cours doit rester à l’ascenseur social pour la promotion de la compétence et du mérite.
· Privilégier des politiques sociales qui prennent en compte le grand nombre en lieu et place des actions démagogiques, ostentatoires et à visées électoralistes: micro crédit aux plus pauvres, gratuité césarienne, gratuité des inscriptions à l’Université etc..
· La République doit rester un recours impartial pour tous et aucun agent de l’Etat ne doit se sentir marginalisé pour des raisons ethniques, religieuses ou politiques.
· L’argent doit cesser d’être le roi et le maître en tout donnant ainsi la chance à l’homme « ETRE » en lieu et place de l’homme « AVOIR ».

DEBAT POLITIQUE BIAISE

Ma conception du débat politique
L’option du pluralisme démocratique exige de tout, le respect du principe du débat contradictoire. Il va sans dire qu’aucun pouvoir établi ne peut se considérer comme détenteur de la vérité absolue. L’opinion publique a donc besoin de points de vue contradictoires et libre cours doit être donné à leur expression par l’opposition et une société civile libre et crédible.

Mon Constat
· Une initiative digne des périodes monarchiques a bâillonné la presse béninoise dans sa grande majorité, avec la signature de contrats aux clauses plus évocatrices de la volonté des hommes du pouvoir à s’ériger en détenteurs uniques de la vérité. Ceux qui veulent rester professionnels sont menacés voire persécutés. Ce sont là l’une des causes de la régression du Bénin dans les classements régionaux et internationaux et le prochain rapport des reporters sans frontières n’augure pas de perspectives meilleures.
· Les hommes politiques qui expriment ouvertement leurs désaccords par rapport au pouvoir en place n’ont plus droit aux antennes des médias publics et même aux espaces publics d’échanges. Ainsi, on assiste à une monopolisation de l’image et des espaces par les chantres du Changement avec, à l’appui, des marches de soutien télécommandées qui infantilisent la population et désacralisent nos valeurs socioculturelles et les hommes qui en sont les garants (manipulation de têtes couronnées).
· La statut de l’Opposition s’est écarté de l’esprit et la lettre de la loi de 2004.
· Les libertés syndicales reconnues mondialement sont bafouées sous des prétextes fallacieux défendus par un ministre de l’Intérieur vite démenti par le Maire de Cotonou.
· Les démons de la division sont plus que jamais de retour, aussi bien dans les familles, dans les partis que dans les régions et le pays tout entier.

Mes propositions
· Redorer le blason de la presse et des médias terni par trois années de gestion autocratique afin que la liberté retrouvée et assortie d’une action de veille démocratique reste la sentinelle du développement et de l’image de notre pays.
· Surseoir aux manipulations des consciences à coups de billets de banque et d’intimidation et à l’assaut des instruments de contre-pouvoir que sont notamment le Parlement, la HAAC , la CENA, etc.
· Ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire est un comportement coupable qui frise la complicité. Il faut souscrire résolument, sans tomber dans l’activisme et les dénonciations sans fondement, à une critique constructive sous-tendue par des propositions alternatives. C’est notre sens du devoir.
· Créer les conditions objectives qui permettent à l’Opposition et aux Syndicats de s’exprimer librement et de jouer leur rôle dans une démocratie moderne.

LE RECUL DU SENS DES VALEURS
Ma conception du sens des valeurs
C’est l’intégration systématique de nos actes et pensées dans un cadre vertueux. Le sens des valeurs garantit une gestion harmonieuse des hommes et des ressources et assure une concorde sociale, base d’un développement autocentré et auto-entretenu. Les valeurs ne sont ni partisanes ni discriminatoires ; elles se cultivent et ne souffrent d’aucun rejet dans le temps ni dans l’espace.

Mon Constat
Depuis 2006, une imposture plonge le pays dans une négation des valeurs au profit du mensonge, de la division des familles, des partis politiques, des religions, des régions, voire de tout le pays, au profit de l ‘incompétence doublée de l’escroquerie intellectuelle, de duperie, de gaspillage des ressources humaines et financières, du manque de leadership éclairé, de la culture de la démagogie, du culte de la personnalité, etc.

Mes propositions
Le bien, le beau, le bon et le parfait ne peuvent jaillir que de l’intersection de la connaissance, de l’expérience et du sens des valeurs. Il importe donc de promouvoir un sens des valeurs qui cultive en chacun :
· la responsabilité, celle qui nous permet d’assumer tous nos actes;
· le respect dans ses trois composantes : respect de soi, respect de l’autre, respect du bien commun;
· la vérité, qui se définit comme la cohérence entre le dire et le faire. C’est l’origine première du respect de la parole donnée.
· l’humilité, qui permet de nous remettre en cause pour toujours tendre vers la perfection sans faire du tort à qui que ce soit.
· la solidarité, cette valeur authentiquement africaine qui nous permet de dépasser les clivages pour construire ensemble.

Les dix reculs du changement

Recul N°1 : Le statut de l’opposition
La loi a été votée en 2004 et un décret d’application pris en novembre 2008 ; la décision du sort de l’opposition devrait faire l’objet de concertation si tant est que l’on veut rester collé aux idéaux de 1990 ; elle devrait être l’oeuvre de tous et acceptée par tous. Or, il est aujourd’hui établi que les dispositions devant du décret ne reflètent en rien l’esprit et la lettre de la loi en la matière.

Recul N°2 : La Cena
L’instance d’organisation des élections, (CENA), une innovation qui fait la fierté de notre pays, est de plus en plus sacrifiée sur l’autel des intérêts égoïstes d’un pouvoir avide de tout. La CENA est donc politisée à outrance et manipulée de toutes parts avec des intimidations, des pressions et la corruption comme règle.

Recul N°3 : La cohésion sociale
Réveil des démons de la division à coups de billets de banque ; des propos régionalistes sont tenus par de hauts responsables et prêtés même au chef de l’Etat. La guerre de clans a pris d’assaut tous les conseils municipaux, mettant en péril l’idéal de développement que prône la décentralisation.

Recul N°4 : La liberté de presse
Des contrats de bâillonnement et autres censures ont franchi les frontières et ont fait régresser le Bénin dans le classement africain et même international, L’opposition est interdite d’antenne sur les médias pourtant publics, le harcèlement fiscal, les chantages et menaces sont le lot quotidien pour priver le peuple de la vérité sacrée de l’information.

Recul N°5 : La gouvernance économique
La corruption d’Etat a pris le pas sur tout et l’Assemblée Nationale est devenue son haut lieu d’action avec des débauchages de députés à coup d’argent du contribuable suivie par les hautes sphères de l’administration publique et les institutions de la République : référence au dossier CEN SAD et autres grands travaux. L’impunité dans l’affaire SBEE a dressé le lit à la corruption généralisée.

Recul N°6 : La liberté d’expression
Les marches et grognes téléguidées de début de mandat pour se passer des gens d’expériences étaient déjà les signes précurseurs de la mise à mort de toute expression en désaccord avec le système naissant. Aujourd’hui, seuls les hommes du régime sont autorisés à s’exprimer. Les syndicats sont interdits de marche, leur seul moyen d’expression, et leurs dirigeants traqués ; l’opposition est interdite de rassemblement, de manifestations.

Recul N°7 : Le climat des affaires
Les hommes d’affaires nationaux sont traqués ou contraints à l’exil, quand ils n’embouchent pas la trompette du pouvoir en place. Le Bénin peut-il devenir émergent sans des Béninois qui émergent? Le bourgeoisie locale est nécessaire au développement économique et social. Or, « Créer une entreprise est un parcours du combattant », a dit un promoteur béninois des PME. Le classement DOING BUSINESS de la SFI déclasse le Bénin de huit rangs pour la création d’entreprise et de quatre rangs globalement en 2008.

Recul N°8 : Gestion du pays
Aucune référence aux acquis antérieurs comme la Conférence Economique Nationale et les National Long Term Prospective Studies (NLTPS) – Bénin Alafia 2025. Même des lois votées sont biaisées sur l’autel de l’inexpérience et de l’incompétence dans la démarche de leur mise en application (loi sur la sécurisation foncière). Manque d’un cadre programmatique de développement; absence de méthode et d’organisation rationnelle du travail.

Recul N°9 : Le climat social
Le climat social est vicié en raison du manque de neutralité qui gagne certains corps constitués et certaines personnalités membres d’institutions. Ils ne doivent leurs postes qu’à leur N’ont de place pour travailler dans l’Administration ou ne gagnent des marchés que ceux qui sont d’une « utilité politique » pour le régime. On note une résurgence des vieux démons du régionalisme et du tribalisme. La classe ouvrière béninoise n’a de cesse de condamner le positionnement des cadres sur la base de leur appartenance religieuse.

Recul N°10 : Sens des valeurs
L’injure, le mensonge et la mauvaise foi sont devenus la règle, en raison du manque d’arguments pour défendre les actes posés, Les valeurs, telles que la responsabilité, le respect, la dignité, l’humilité, la vérité et la solidarité sont mises à mal. Le sens du devoir nous interpelle; la porte du Changement ne peut s’ouvrir que de l’intérieur.

Publié dans Politiques

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