PROCESSUS D’ELABORATION DU RENA/LEPI: les grandes inquiétudes

Publié le par Vitalp

Le process du Recensement Electoral National Approfondi et d’élaboration de la Liste Electorale Permanente Informatisée (LEPI) est officiellement lancé depuis mercredi dernier avec la prestation de serment des membres du comité politique de supervision chargé de conduire les deux processus . Mais depuis, très peu d’informations sont disponibles sur le fonctionnement de cette nouvelle structure qui partait déjà avec beaucoup d’handicaps qui suscitent des inquiétudes.

Le Comité politique de supervision (Cps) du Rena et de la Lépi manque de visibilité. C’est le constat que font certains observateurs depuis le week end dernier, notramment après le choix très peu médiatisé de son superviseur, Epiphane Quenum. C’est pourtant une structure investie d’une mission capitale pour les élections de 2011, particulièrement l'élection présidentielle. Le succès de ces élections et la sauvegarde de la paix exigent que le Bénin dispose de listes électorales fiables et consensuelles. La nature particulière de la mission qui a été confiée à la structure exige de la part de ses principaux animateurs qu’ils lui donnent suffisamment de visibilité en faisant preuve de transparence sur toutes les actions qu’ils mènent.

Ceci s’explique aussi, et pour une large part d’ailleurs, par les handicaps qu’il présente et qui sont sources de grandes inquiétudes. La première source de difficulté réside dans la composition même du comité. En effet, c’est pratiquement la première fois qu’on met ensemble, dans une structure dont la mission a des liens directs avec les élections, des ministres en fonction et des députés en cours de mandat. La coexistence dans cette structure de parlementaires et de ministres, donc de politiciens toujours mus par des calculs politiciens, pourrait ne pas toujours créer une ambiance favorable au déroulement diligent des travaux.

Mieux, les ministres du gouvernement et les parlementaires responsables de groupes parlemenraires pourraient ne pas toujours avoir la disponibilité requise pour faire face aux nombreuses contraintes liées aux tâches que requièrent le processus. La seconde source d’inquitude est le délais juste trop juste pour achever les travaux. Selon les experts, il faut en effet, dix-huit mois pour arriver à bout des deux processus. En décembre 2010, suivant les prévisions établies, le Bénin devrait pouvoir disposer de son Rena et de sa Lépi.

La troisième source d’inquiétude est la précampagne électorale qui semble avoir démarré trop précocément. Cette ambiance de propagande tous azimuts est peu propice à des travaux sur le terrain qui exigent beaucoup de quiétude. La fièvre électorale a déjà gagné certaines zones rurales que les hommes politiques investissent abondamment durant pratiquement tous les week-end. Mais la principale source de difficulté du processus résidera dans le fait que la confection de cette Lépi est assortie d’une échéance liée elle-même aux prochaines élections.

Ceux qui n’en veulent pas et qui ont déjà, semble-t-il, infiltré le processus, trouveront toujours des prétextes pour retarder les travaux et gagner du temps. En dépit des apparences, la Lépi ne ferait pas l’unaminité. Les responsables du Cps devront donc faire preuve de vigilance et tenir régulièrement informée l’opinion publique dont la pression est nécessaire pour le déroulement correct du processus.

Apollinaire KOUTON

 

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Publié dans Politiques

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