En perspective de 2011 : Cacophonie au sein des Fcbe à l’Assemblée nationale

Publié le par Vitalp

L’ambiance est de plus en plus viciée à l’Assemblée nationale dans la perspective des joutes électorales de 2011. Alors que des doutes planent sur le vote du budget général de l’Etat gestion 2010 et surtout sur l’adoption du prochain rapport d’activités du président Mathurin Coffi Nago, les députés de la mouvance ne sont plus sur la même longueur d’onde.

Le quatrième rapport d’activités du professeur Mathurin Coffi Nago risque encore d’être rejeté. Le budget général de l’Etat exercice 2010 pourrait aussi subir le même sort quand on tient compte de la situation qui prévaut depuis peu au Palais des Gouverneurs à Porto-Novo, au sein des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) et même dans toutes les autres tendances politiques proches du pouvoir Yayi Boni. Aujourd’hui, la situation est telle que chacun pense plutôt à sauver d’abord sa tête. Et contrairement aux discours qui font croire que tout ce monde joue un jeu franc avec le chef de l’Etat, c’est à une certaine hypocrisie qu’on assiste au Palais des Gouverneurs à Porto-Novo. Avec déjà des rapprochements de plusieurs mouvanciers de l’opposition non déclarée. Surtout avec le phénomène Abdoulaye Bio Tchané qui prend de l’ampleur un peu partout dans le pays. Parce que qu’on le veuille ou non, les élections présidentielles et législatives doivent se dérouler dans le premier trimestre de 2011 et aucun mouvancier n’est fixé sur son sort. Situation qui oblige certains d’entre eux à multiplier les intrigues pour que les deux votes soient couplés et puissent se dérouler dans la même journée. Ceci également pour que le président Yayi Boni adopte un autre comportement et se soucie aussi de la réélection de ses députés à l’Assemblée nationale. Et pour atteindre ces objectifs, on camoufle ces intentions avec des arguments de rentabilité du couplage des deux élections pour le pays.
En effet, il s’agit juste d’une stratégie pour contraindre le premier magistrat à libérer le plus rapidement possible les esprits en informant les siens de la manière dont il entend gérer la liste gouvernementale pour la députation. Des rencontres se seraient tenues entre certains ténors de la mouvance et des leaders de la société civile pour rechercher les moyens stratégiques adéquats en vue d’imposer le couplage des deux scrutins au chef de l’Etat. Avec, dit-on, deux urnes dans le même bureau de vote et des consignes pour que chaque électeur s’acquitte de son devoir civique en se présentant une seule fois. De manière pratique et tout en soulageant les caisses du pays, la mesure permettra d’éviter à l’Assemblée nationale les habituelles complications de mise en place des Commissions électorales nationales autonomes (Cena). Les exemples du Ghana et l’Afrique du Sud où la pratique a fait école et a convaincu la communauté internationale qui finance en partie les scrutins sur le continent noir peuvent inspirer. Mais, la mesure présente trop de risques pour le président Yayi Boni. Il doit en être très conscient. S’il commet tout de suite l’erreur d’initier la confection d’une liste pour les députations, il se retrouvera seul et aura signé son arrêt de mort politique. Parce qu’il ne pourra composer qu’avec 83 des siens, personne ne voulant jouer les suppléants.
En jouant également sur le temps, il ne sécurise pas sa mouvance et tout peut lui arriver. C’est à l’Assemblée nationale que ses grands problèmes vont commencer. Comme c’est déjà le cas pour son budget 2010 qui n’a pour le moment aucune chance de passer. Et après le rejet de sa loi des finances, le cap sera mis sur le terrain où presque tous ses partisans ont déjà leur formation politique et attendent le top pour passer à la vitesse supérieure. De son côté, le président de l’Assemblée nationale semble avoir compris l’enjeu et tend désormais à prendre son destin en mains en tendant, contre toute attente, la main à tous ses adversaires. Car, l’heure est grave, tous les signaux sont au rouge et il demeure pratiquement le seul à soutenir la tête baissée le président Yayi Boni. Surtout qu’avec le retour de l’honorable Jean-Claude Hounkponnou à la mouvance, son champ électoral s’est visiblement rétréci. Face à toutes ces complications où le choix d’une option n’est pas une chose aisée, le président Yayi Boni a préféré garder le suspense et ne pense pas pour l’instant à la gestion d’une liste pour les députations qui peut lui être fatale.

Jean-Christophe Houngbo (Br.Ouémé-Plateau)
Journal LE MATINAL  10/11/09
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