Braquage à mains armées à Atinkanmey:Panique et débandade hier à Cotonou

Publié le par Vitalp

L’alerte est partie du quartier Atinkanmey, 5ème arrondissement de Cotonou, où les braqueurs se sont imposés dans un vol à mains armées hier, lundi 16 novembre 2009. Ils ont réussi leur opération en faisant agressivement usage de leurs armes à feu. Les populations apeurées couraient dans tous les sens. Débandade dans le rues, sauve-qui chez les voisins proches du lieu du braquage, les malfrats ont profité de cette peur généralisée pour éviter une course poursuite à leur encontre. Une fois encore les forces de l’ordre n’étaient pas à la pointe.

Peu avant 18 heures. Au moment où les écoles refermaient leurs portes, les marchés se vidaient peu à peu de leurs occupants, le commerce faisait ses derniers points de la journée, Cotonou a enregistré hier son énième braquage, soigneusement organisé et réussi par les malfrats. Le moment était propice pour que l’opération soit couronnée de succès. Car, il n’y avait pas encore du monde dans les rues. En ce moment, les fonctionnaires étaient presque au soir de leur longue journée de travail, mais n’avaient pas encore quitté les bureaux. Ce n’est pas encore les longues files sur les voies, notamment sur celles qui desservent l’avenue Mgr Steinmetz, que les bandits ont empruntée après avoir pris le butin. Deux, trois ou quatre, le nombre variait d’une source à une autre. Ils seraient tous venus à moto au magasin de la société Sonimex, propriété d’un opérateur économique, originaire du Mono-Couffo. Ils n’avaient visiblement pas envie de laisser la moindre faille, au risque de réduire leur chance de réussite. Ainsi, après avoir ouvert la rafale sur l’un des agents de la société, ils n’ont plus rangé leurs armes jusqu’à prendre la poudre d’escampette et disparaître complètement. Mais pas à n’importe quel prix. Ils n’ont pas fait économie de balles pour terrifier la ville de Cotonou. Les premiers coups de feu entendus, seraient tirés en l’air avant que le seul blessé enregistré dans ce braquage ne soit visé. Ce dernier n’a pas voulu faire profil pas malgré les crépitements des balles, qui déjà, ont contraint les riverains à mettre la clé sur les magasins, et pendant que d’autres habitants dans les environs couraient pour rentrer chez eux, prenant soin de refermer le portail à clef. Personne ne voulait faire le con pour se laisser avoir facilement. Même les gardiens, réputés très puissants grâce à leurs pouvoirs occultes et recrutés en grand nombre par les opérateurs économiques, n’ont pas osé se mesurer avec les assaillants. Quelques heures après le braquage, le témoignage de l’un d’eux est édifiant.

Impuissant et terrifié
A vrai dire tout le monde a été stupéfait, voire impuissant. Tous étaient à mille lieues d’imaginer qu’ils allaient assister en live à un hold-up digne du nom. Mais face à l’agressivité des assaillants, personne n’a pu avoir le courage de vivre cela afin de le rapporter fidèlement, sans oublier un aspect. Très apeurés, les riverains ont laissé les braqueurs opérer en toute tranquillité. En un rien de temps, la rue où se trouve le magasin visité était devenue déserte, alors qu’habituellement, elle grouille de monde. Elle abrite plusieurs boutiques et magasins, qui subitement ont fermé. Toutefois, selon un témoin rencontré, l’un des malfrats qui portait un sac au dos, et qu’on a assimilé à un passant courageux, a fini par se laisser découvrir. Alors que ses acolytes ont fini de s’emparer du butin et s’apprêtaient à prendre la fuite, il enlève son sac, en sort une arme, visiblement sophistiquée et commence à tirer en l’air avant de regagner ensemble le carrefour où est situé le salon glacier « Le Festival ». Ce n’est pas pour rengainer. Les malfrats tous armés, ont ouvert à nouveau le feu, certainement pour protéger leur arrière. Tout s’est arrêté aussitôt. Plus personne ne pouvait continuer sa route. D’autres, voyant en face le danger, ont dû se coucher à plat ventre au sol. Aucune résistance et jusque-là, aucune intervention des forces de l’ordre. Ni les policiers, ni les gendarmes. Les bandits ont pu créer la panique sur leur itinéraire avant de disparaître. Après leur départ, les premières informations insistaient sur le braquage d’une banque. Il n’en n’était rien de cela. L’ampleur avec laquelle, la nouvelle s’est répandue et relatée a provoqué une peur générale dans la ville. Entre parents, on se communiquait pour avoir les nouvelles. La crainte de certains et les agitations d’autres, ont transformé la ville de Cotonou en une véritable incertitude. Que d’interrogations sur les visages et dans les ménages. Effectivement, il y avait de quoi afficher des inquiétudes. Car, les braquages à mains armées n’épargnent pas souvent les innocents. On a encore en mémoire, ceux de Dantokpa, de Azar Jean à Missèbo…, pour ne citer que ceux qui ont été spectaculaires et qui sont encore vivaces dans les esprit. Celui d’hier s’est produit non loin de la boutique Azar Jean et en face du domicile d’un opérateur économique, Indo-Pakistanais, braqué il y a un an sur les mêmes lieux. Heureusement que celui de la société Sonimex, n’a enregistré aucune perte en vie humaine. Ce qu’il convient de déplorer, c’est encore le manque d’un dispositif de sécurité pour quadriller les zones comme Missèbo, Dantopka, Ganhi, Avenue Mgr Steinmetz devenues le champ de prédilection des braqueurs. Ils opèrent sans être inquiétés. Souvent la police et la gendarmerie ne jouent que les médecins après la mort.

Fidèle Nanga
Journal LE MATINAL  17/11/09
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article